Les impacts de l’aliénation parentale sur l’enfant

L’organisme : Le Carrefour Aliénation Parentale Québec peut vous aider et vous pourrez y trouver plusieurs outils afin de mieux comprendre votre situation. 

« Un enfant blessé dans son intégrité ne cesse pas d’aimer ses parents, il cesse de s’aimer lui-même. » – Jesper Juul

Le carrefour aliénation parentale : est un organisme à but non lucratif créé pour aider les personnes qui luttent contre l’aliénation parentale.  

Leur mission  : 

  • Sensibiliser : défaire les mythes, car c’est l’affaire de toute la population. Nous devons mieux comprendre l’aliénation parentale. Toutes les familles séparées peuvent aller chercher du soutien en prévention. 
  • Éduquer : les professionnels, les écoles, les parents, les grands-parents, la population et les intervenants. 
  • Intervenir : auprès des familles, hommes et femmes, parents rejetés et parents aliénants et leur entourage. Ils offrent aussi des groupes de soutien. 

L’enfant pris entre ses deux parents

Les enfants ont le droit d’aimer leurs deux parents et d’avoir de l’aide. L’aliénation parentale est lorsque l’enfant en vient à couper un lien avec un parent. Il y a des niveaux de gravité et il est important d’être aidé afin de mieux comprendre dans quelle étape nous nous retrouvons. Il peut avoir des comportements aliénants sans qu’on soit dans une situation d’aliénation parentale. 

Les enfants se retrouvent pris entre les deux parents et développent des mécanismes d’adaptations d’hypervigilance qui briment le reste de leur développement et impactent leurs relations futures. Durant qu’ils gravitent dans leur dynamique aliénante, leurs mécanismes d’évitement, de méfiance, de contrôle et de résistance sont adaptés, mais lorsqu’ils se retrouvent à l’extérieur de leur dynamique, c’est enfants ont des problèmes important d’adaptation puisque leur mécanismes ne sont pas utiles pour le bon développement.

Les enfants vont apprendre à manipuler afin de garder un fonctionnement. Ils vont devenir super performants au niveau cérébral. Il calcule chaque gestes et chaque paroles car l’enfant combat d’une certaine façon un instinct de survie. Nous leur demandons de se couper d’une partie de leur code génétique, soit de ne plus aimer un de leur parent. 

La parentification 

Le discours est mature, mais c’est une fausse façade. Nous demandons à ces enfants de devenir très vite des adultes. Ils n’ont pas la capacité de se développer.

L’enfant peut aussi devenir le parent de son parent. Nous nommons ce phénomène, la parentification. L’enfant va répondre aux besoins du parent aliénant. L’enfant qui nomme des choses négatives, difficiles, haineuses à l’autre parent ne le fait pas de façon consciente et délibérée. Il ne le fait pas contre le parent rejeté, mais pour l’autre parent. Ainsi, il satisfait le besoin du parent aliénant. 

La parent aliénant vient élever l’enfant à son niveau. La hiérarchie parent-enfant est réduite ce qui est malsain pour le développement de l’enfant et de son identité. L’enfant a une mission avec le parent aliénant qui est de rejeter l’autre parent. L’enfant souffre de cette mission et parfois il s’associe à ce dernier afin de réduire la souffrance interne que cela lui demande. 

 

Impacts chez les frères et soeurs – souvent différents

Dans une même fratrie, chaque enfant va vivre à différents niveaux les impacts de l’aliénation parentale. Il est important de ne pas banaliser et de ne pas prendre à la légère la séparation de la fratrie. 

En raison de plusieurs facteurs, un des enfants peut être plus affecté et devenir le champion ou le soldat du parent aliénant.

L’enfant peut tenter de convaincre les autres de rejeter l’autre parent comme il le fait lui-même.

L’enfant peut aussi tenter de protéger le reste de la fratrie en prenant toutes les responsabilités que donne le parent aliénant.

Intervention complexe et spécialisée 

L’intervention en contexte d’aliénation parentale est souvent contre-intuitive, car pour un œil non averti, il peut arriver des erreurs cliniques. Puisque l’enfant ne veut pas voir l’autre parent, l’intervenant pourrait conclure qu’il est néfaste pour l’enfant de l’encourager à reprendre contact avec son parent. On remarque alors un apaisement temporaire chez l’enfant qui cesse de voir le parent rejeté. Il est faux de croire que cela est bénéfique car l’enfant est coupé de ses émotions, de son histoire. Les répercussions à long terme sont graves au niveau du développement de la personnalité. Voyez plus bas les impacts que l’AP a eu sur Émy. 

L’impuissance du parent rejeté – souffrance pure

Au niveau des parents, le parent rejeté peut réagir et peut sembler parfois dysfonctionnel, mais nous banalisons parfois le fait que le parent est paniqué, car il est en train de perdre le lien avec son enfant. La souffrance est intense. Alors que le parent favorisé lui, semble en contrôle et l’enfant veut le voir et être avec lui. 

 

Le parent rejeté peut réagir et sa souffrance peut l’amener à contribuer à la dynamique. Le parent rejeté peut offrir à l’enfant une zone tampon, un moment de décompression pour que l’enfant puisse enlever le poisson qui provient de chez l’autre parent. Ainsi, il favorise le maintien de la relation. Chez le parent aliénant, l’enfant n’a pas le droit d’exprimer ses émotions. L’enfant ne peut pas avoir sa propre identité. 

Les interventions que le parent rejeté peut faire sont nombreuses, voici des propositions : 

  • Le parent ne doit pas entrer dans le contenu de l’enfant. 
  • Ce n’est pas contre le parent rejeté mais pour l’autre parent que l’enfant a ses comportements.
  • Le parent rejeté ne doit pas poser de question à l’enfant. 
  • Le parent doit accepter que l’enfant ne le fait pas dans un but malveillant.
  • Le parent rejeté doit donner du temps pour que l’enfant puisse être accueilli, celui-ci va se sentir  en sécurité si le parent comprend l’enfant et ne le culpabilise pas.
  • Le parent devient le contenant de l’enfant en accueillant la charge émotionnelle difficile que l’enfant lui transmet. 
  • Le parent doit lui aussi prendre soin de sa santé. Comme dans un avion, il doit mettre son propre masque d’oxygène afin d’être en mesure d’accompagner son enfant par la suite, car cela demande beaucoup d’effort pour le parent rejeté. 
  • Le parent rejeté doit être disposé et disponible. Il faut qu’il aille chercher de l’aide afin d’être en mesure d’accompagner l’enfant. 
  • Le parent qui n’a plus de lien avec l’enfant ne doit pas cesser de garder une forme de lien. Il faut continuer de stimuler le lien d’attachement. 
  • La rupture est une amputation psychologique. Ce parent doit reprendre une vie afin de garder une santé mentale saine. 
  • Le parent doit faire le deuil de cette relation afin de se rendre disponible pour bâtir une nouvelle relation potentielle avec l’enfant – adolescent – adulte qui pourra un jour revenir quand il sera prêt. 
  • Il y a des moments parfois charnière où alors, le lien se coupe. Le parent se retrouve alors avec une maison vide, l’enfant ne revient pas, mais il pourrait revenir. Alors, le parent conserve la chambre et les effets de l’enfant, ce qui fait mal au cœur du parent rejeté et ne l’aide pas toujours dans sa récupération.  Cela peut créer des traumatismes importants pour les parents. 

L’histoire d’Émy

Emy, 20 ans, est une ambassadrice du Carrefour aliénation parentale. Elle a vécu l’aliénation parentale durant plusieurs années. Son histoire est touchante et à la fois forte de sens. Emy en est venue à choisir son père non pas parce qu’elle n’aimait pas sa mère, mais bien parce qu’il y avait des conditions à l’amour de son père. De plus, lorsqu’elle tentait de garder le lien ou réduire les impacts en nommant à son père sa vision, ce dernier pouvait atteindre sa propre personne ce qui l’amenait à vivre encore plus de douleur. Le choix de couper le lien avec sa mère n’était pas un choix, mais plutôt une question de survie afin de pouvoir continuer de vivre sans cette pression énorme. 

Les blessures que porte Emy : 

  • Elle est coupé de ses émotions, quand elle les analyse, elle souffre.
  • Elle n’a pas eu d’enfance, elle s’est sentie comme une marionnette et a été utilisée. 
  • Trouble de la personnalité limite, évitante et obsessionnelle compulsive. 
  • Trouble d’anxiété.
  • Elle évite les relations qui peuvent l’amener à vivre un rejet.
  • Elle veut contrôler son environnement et ses relations par méfiance. 
  • Elle a des trous de mémoire sur son enfance.
  • Elle a des souvenirs effacés. 
  • Elle arrive difficilement à voir sa mère comme sa mère, mais si elle est sortie de la dynamique avec son père.

Les interventions possibles 

La prévention et les interventions : 

  • Intervenir en macro : 
    • changement de croyances au niveau de la société.
    • au niveau du palliers des décideurs, d’être assis à la même table de concertation de la violence afin d’en parler. 
  • Intervenir en micro :
    • la formation auprès des intervenants.
    • ne pas banaliser la coupure de lien.
    • donner des espaces de paroles aux enfants. 
    • inculquer aux enfants qu’ils ont le droit d’aimer leurs deux parents. 

Études sur les impacts possibles à long terme des traumatismes : juste ici !

Écoutez le podcast sur le même thème

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