Étude de cas : pourquoi consulter plus tôt que tard!

Anne a 34 ans et a 2 enfants, une fille de 4 et un garçon de 7 ans. Depuis la naissance du dernier, la situation avec son conjoint, Paul, bat de l’aile. En général, ils s’entendent sur comment agir avec les enfants, mais ils ne s’en parlent pas et sur le coup de l’émotion, les ententes qu’ils prennent ne se reflètent pas. Maman a l’impression de récupérer quand papa crie et lorsqu’elle est fatiguée et au bout du rouleau, elle aussi crie….

Elle se sent coupable et les jours suivants, elle achète la paix pour se racheter auprès des enfants et réduire sa culpabilité. Cela fait en sorte qu’elle se chicane avec son conjoint, car il n’est pas d’accord avec cette façon de faire. Les enfants profitent de ses moments pour faire plus de temps d’écrans qu’à l’habitude puisque maman et papa sont moins en accord. Le problème c’est que parfois ça va vraiment mieux. Les enfants écoutent et sont serviables. À l’école et à la garderie, ça va relativement bien en dehors de quelques petits soucis, mais rien de majeur. Lorsque la tempête revient, alors les enfants ont des crises de larmes, ne veulent pas se coucher, ils se chicanent et se frappent parfois. Leur garçon s’oppose et ne veut pas faire les devoirs et dans ces moments, l’enseignante contacte les parents, car la situation dégénère. Anne et Paul se chicanent plus et le cercle recommence. À chaque fois, la situation se dégrade. Anne est de plus en plus fatiguée.

Le couple a tenté diverses approches, mais rien n’a vraiment porté fruit. Ils ont cru que leur fils avait un trouble de l’opposition vu l’ampleur des crises donc ils ont voulu consulter. Il a fallu deux rendez-vous avec le médecin de famille et un rendez-vous avec un pédiatre avant d’obtenir une référence pour une évaluation en neuropsychologie. Tous ces rendez-vous ont été des heures de travail perdu pour la mère qui devait prendre congé pour se rendre aux rendez-vous. Ils ont ensuite payé une évaluation en neuropsychologie de 1200$ et les recommandations ne sont pas concluantes. Une des recommandations était de consulter au niveau familial. Donc, ils ont consulté une première intervenante familiale pendant 5 rencontres à 85$/hrs mais, ils n’ont pas aimé l’approche donc ils ont cessé le suivi. Alors, ils ont continué leurs recherches et ils ont consulté une deuxième intervenante durant 10 rencontres à 90$/hrs. Le suivi a été intéressant, mais après 2 mois après la fermeture, les problèmes ont repris.

Le couple avait déjà investi beaucoup d’argent, mais ils ont décidé de consulter en thérapie de couple vu que toutes ces histoires n’ont pas amélioré leur situation conjugale. Après 2 mois de suivi avec deux rencontres par mois à 110$/hr, Anne et Paul ont décidé de se séparer. Ils ne sont plus à la même place et ne désirent pas les mêmes choses au niveau d’enfants. Paul n’était pas d’accord avec la séparation et il a perdu son emploi en raison d’absentéisme trop répété, surtout avec les dernières absences causées par les journées perdues à entendre au tribunal. Anne et Paul ont tenté la médiation familiale, mais ils ont eu recours à un juge, car ils ne s’entendaient pas sur la garde. Après plusieurs mois et 10 000$ chaque de frais d’avocats, ils ont trouvé un compromis. Paul avait un salaire de 45 000$ par année. Il est au chômage en recherche d’emploi.

De son côté, Anne est perturbée au niveau du sommeil et a développé de l’anxiété. Elle a un suivi personnel avec une intervenante à 85$/hr une fois par semaine. Elle a été en arrêt de travail durant 2 mois après la séparation et recevait 70% de son salaire durant son congé maladie pour trouble de l’adaptation. Malheureusement, elle désire contracter une nouvelle assurance depuis la séparation, mais considérant la raison d’arrêt maladie, elle ne peut être couverte que partiellement ce qui rend sa situation plus précaire. Elle prend une médication pour son anxiété de façon quotidienne. Au travail, elle a reporté l’opportunité de postuler un meilleur poste en raison des changements personnels qu’elle traverse, cela lui aurait donné 10 000$ de plus par année, mais cela venait avec plus de responsabilités et elle ne se sent pas assez solide psychologiquement en ce moment pour faire face à ce défi.

Depuis la séparation, les enfants ne vont pas vraiment mieux. En fait, maman et papa ne s’entendent toujours pas sur certains points et cela occasionne encore des conflits. Les enfants se retrouvent parfois pris entre les deux. La famille a besoin d’aide.

C’est à ce moment qu’ils sont venus me consulter pour leur famille. Nous avons dû travailler pendant plusieurs mois afin de rétablir la situation sur chaque sphère de la famille. Nous avons travaillé la coparentalité et mis des règles en place afin de mieux communiquer. Déjà, leur fil allait mieux, car il ne sentait plus pris entre ses parents. Ensuite, j’ai proposé des interventions concrètes pour l’opposition de leur fille et la relation s’est améliorée entre la fille et chaque parent. Même la relation entre frère et sœur est devenue plus agréable. Chaque parent allait mieux et cela avait un impact sur les enfants. L’école et la garderie ont vu des améliorations et la situation au quotidien est redevenue plus saine pour chaque membre. Anne et Paul reviennent parfois me consulter pour des problèmes ponctuels, mais ils n’attendent plus que les choses s’aggravent. Ils sont devenus des parents leaders et non des parents réactifs.

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