Vous pouvez écouter le podcast de cette semaine avec mon invité : Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice et autrice.
Ensemble nous abordons la grande question à savoir, qu’est-ce qu’une famille en 2022?
Est-ce que les familles nucléaires, c’est-à-dire un papa et une maman sous le même toit, est encore une réalité aujourd’hui?
Dans notre société occidentale coexiste de multiples types de structures familiales avec chacune leur propre fonctionnement. Voici les familles que nous retrouvons aujourd’hui :
- la famille nucléaire : l’enfant vit avec ses deux parents, mariés ou non;
- la famille monoparentale : l’enfant vit avec son père ou sa mère;
- la famille recomposée : l’enfant vit avec sa mère ou son père et un beau- parent;
- la famille adoptive : l’enfant vit avec des parents non biologiques;
- la famille homoparentale : l’enfant vit avec son père ou sa mère biologique et son compagnon de même sexe. L’enfant peut aussi avoir été adopté par le couple.
Considérant que près d’un couple sur deux se séparent, nous pouvons imaginer que les familles recomposées sont de plus en plus en augmentation.
Durant le podcast, Stéphanie et moi aborderons le fait que la famille imaginée quand nous sommes enceinte est souvent loin d’être une famille séparée et que nous devons donc vivre différents deuils entourant la famille lorsque la séparation conjugale survient.
Sans aucun doute, mon moment préféré de notre échange est lorsque Stéphanie partage que la plus-value au final, dans une famille recomposée, pour un enfant est d’avoir plus d’adultes significatifs et bienveillants pour l’élever encore plus haut comme personne. Les rivalités n’aident pas l’enfant. L’entraide et l’amour propulsent.
Nous abordons également la notion de tuteur de résilience dont Boris Cyrulnik, grand médecin neuropsychiatre et psychanalyste reconnu pour ses travaux en attachement. En fait, tant que l’enfant possède dans son environnement des personnes significatives qui peuvent lui permettre de rebondir de leurs épreuves plus l’enfant y gagne. Donc, plus l’enfant a des gens bienveillants autour de lui, mieux ce sera pour son développement.
Vous pouvez aller écouter cette entrevue qu’il a donnée durant la pandémie :
Stéphanie et moi abordons la notion de chance. Est-ce que c’est seulement une question de chance si la situation se passe bien dans la recomposition familiale? Est-ce plutôt le fruit des efforts mis en commun qui donne des résultats? Nous pensons qu’il y a un peu des deux. Toutefois, le facteur relié à l’investissement que nous faisons dans la relation est grandement supérieur à la chance, car plusieurs éléments qui favorisent la recomposition familiale saine peuvent se travailler et s’améliorer.
Voici une liste non exhaustive des facteurs de réussite de la recomposition familiale que Stéphanie partage avec moi durant l’entretien.
- Utiliser les forces de chacun au profit de l’enfant est gagnant. Pas de rivalité ou de comparaison juste la mise en commun des forces.
- Faire le deuil de la famille idéale est primordial pour arriver à bien vivre dans sa nouvelle famille.
- Faire des choix pour faciliter la vie de famille recomposée, comme le déménagement proche des deux parents.
- Avoir une bonne relation avec le nouveau conjoint ou la nouvelle conjointe et l’autre parent est facilitant.
- Rendre fluide les communications entre les parents et les nouveaux conjoints aident à la synergie de la famille et potentialise un sentiment d’appartenance.
- Maintenir les liens entre la fratrie, même si ce n’est pas le noyau initial, est important à considérer car le concept de demi-frère et de demi-sœur est une invention d’adultes; pour les enfants c’est leur frère ou leur sœur. Alors, si l’enfant ne voit plus son frère parce que maman n’est plus avec son conjoint, il se peut que l’enfant en souffre grandement.
- Comme conjoint, nous donnons des avis si le parent le demande.
- L’importance du lien de l’enfant avec le beau-parent ne remplace pas le lien avec le parent.
- Éviter la dualité entre le coparent et le nouveau conjoint réduit l’apparition d’un conflit de loyauté chez l’enfant.
- Passer du temps avec l’enfant seul, malgré la présence du nouveau conjoint ou après la séparation avec le conjoint, peut être très bénéfique pour l’enfant.
- Respecter le rythme de l’enfant et valider avec lui si cela lui convient toujours.
- Avoir le consentement de l’enfant dans la préservation des liens, et ce, même si le parent ne le souhaite pas. Le besoin de l’enfant peut être différent du besoin du parent.
- Bien définir les rôles de chacun : beaux-parents versus parents.
- Écouter le point de vue de l’enfant sans lui mettre de la pression.
- Dans les moments plus difficiles, nous nous concentrons sur les besoins de l’enfant. L’objectif commun : l’intérêt de l’enfant.
- Être ouvert à la discussion et avoir la maturité nécessaire pour être en mesure de s’élever au-dessus du conflit afin de ne pas entrer dans le piège de qui fait mieux que l’autre. Accepter qu’il y a plus qu’une vérité.
- Si nous avons des rancœurs en lien avec notre relation conjugale, ce n’est pas à l’enfant de les subir car cela laisse des traces jusqu’à l’âge adulte. Stéphanie a même douté d’avoir des enfants en raison de sa propre histoire de vie .
- Mieux se connaître va nous permettre de réduire les risques de conflit de séparation.
- Être bien accompagné par un bon professionnel est essentiel.
- Départager son rôle de parent versus rôle conjugal.
- Il est d’une grande importance de ne pas parler en mal de l’autre parent, par contre de valoriser l’image de l’autre parent est très bénéfique pour l’enfant.
- Même si c’est parfois difficile, préserver une image positive de l’autre parent.
- Utiliser les mêmes mots que l’enfant utilise afin de garder des repères quand ce dernier parle de son parent : exemple : papa = papounet.
- Valider les émotions de son enfant, même si vous ne partagez pas son point de vue, exemple : « c’est correct de s’ennuyer de papa, veux-tu qu’on l’appelle? »
- Incarner l’esprit positif de l’autre autrement votre enfant va sentir que c’est faux et cela entraînera de la confusion chez lui.
